Bonjour
Le mardi 19 juin, s’est déroulé la nouvelle réunion publique, très attendue suite à la précédente, celle du 25 avril.
La présence des riverains était significative de l’inquiétude de tous, et je vous en remercie ! La petite salle était largement remplie, il est toujours important d’être présent en grand nombre.
Nos attentes étaient fortes et c’est pendu aux lèvres de Mr Sémeril que nous l’avons écouté, attendant ce que nous désirerions tous entendre…
Dans un premier temps, nous avons eu les excuses (sincères ?) sur le fait qu’en avril, toutes les concertations, les ateliers de 2016, avaient été totalement non prises en compte, que c’était une erreur de leur part … Soit…
Lors de la première phase de cette réunion, Mr Sémeril s’est penché sur les retours de la population durant ce lapse de temps entre la réunion du 25 avril et celle-ci. Il nous a listé quelques exemples dépeignant les principales remarques. Nous avons retrouvé toutes nos craintes, la circulation, les hauteurs, la sécurité, l’école, l’environnement. Ces remarques ont donc apparemment été prises (de nouveau ?) en compte.
Par la suite, nous avons entendu le discours classique de justification de ce projet, discours du 25 avril, discours du 31 mai, et donc le même aujourd’hui.
- Besoin de loger les nouveaux arrivants
- Besoin de densifier pour contrer l’étalement urbain
- Besoin de diminuer les prix pour 2/3 des rennais (logement social, accession aidé..)
- Renouvellement des commerces
- Aménagement de la rue de Châteaugiron
- Continuité verte du parc du Landry dans cette ZAC
- Un maximum de 500 logements.
- Etc… etc…
Le moment le plus attendu arrive, les dessins, les chiffres …
Dans un premier temps, nous voyons que l’idée des ilots demeure. Les justifications étant :
- Une exposition multiple des logements (Par exemple Nord/Ouest ou Nord/Est)
- Alors que dans des bâtiments plus long, on pourrait aussi avoir des expositions doubles, comme Est et Ouest ou Nord et Sud…)
- La pénétration du parc du Landry dans cette ZAC.
- Comme si les habitants se promenant dans le parc avoisinant, allaient avoir une envie de poursuivre leur promenade en allant divaguer entre des tours …
- Une emprise au sol plus modérée pour l’écoulement, l’absorption des eaux de pluie, moins de bétonnage.
- Il est vrai qu’il faut avoir une emprise maîtrisée « béton » au sol, mais la ZAC est immense, et même avec les premiers jets de plan de masse de 2015, et des bâtiments R+7 maximum mais plus allongés, il restait énormément de terre végétale visible.
Concernant les hauteurs d’immeubles, nous ne sommes pas revenu à des hauteurs raisonnables, en cohérence avec le quartier et ce fameux tissu urbain. Nous avons toujours plusieurs plots de R+7 à R+9 répartis dans la ZAC (et non pas le long de la rue de Châteaugiron). De plus, une tour phare, emblématique du quartier, persiste avec un joyeux R+14 ! Bref, ce n’est toujours pas cohérent avec l’esprit du quartier, avec les tailles avoisinantes, avec tout… On reste sur la même idée que le 25 avril dernier, ils n’écoutent toujours pas.
Nous rappelons que cette ZAC est classée, au sein du prochain PLU, dans une zone dite UO1, zone sans aucune limite de hauteur.
S’en est suivi un moment d’échange.
Toutes sortes de questions ont fusé de part et d’autre. La première question concernait l’absence d’étude d’impacts. Effectivement pour diverses raisons, dont le fait que la ZAC ne dépasse pas 10 hectares, une étude d’impacts n’était, à l’origine, pas nécessaire. Ce point a donc été relancé car personne ne comprend qu’un projet d’une telle ampleur n’exige pas, entre autres, une étude qui examine les impacts de :
- Circulation
- Sécurité
- Place de parking
- Places dans les écoles
- Nuisances sonores
- Nuisances visuelles
- Etc…
Un autre point important à écouter et examiner a été mis en avant. Cela concerne le pourcentage de logement sociaux et ses impacts. Il est obligatoire pour des villes telles que Rennes de proposer, dans un projet immobilier, au moins 25% de logements sociaux/aidés. La ville de Rennes en impose un total de 60% aux promoteurs immobiliers (Lien vers le PLH de Rennes 2015-2020 page 40). Or la ville de Rennes n’est pas en pénurie de logements sociaux.
Et sur ces 60% dits « aidés », la ville impose le prix de vente au mètre carré. Ainsi, certaines personnes, sous conditions de ressources, peuvent bénéficier d’un prix au mètre carré, dit prix maîtrisé, ne dépassant pas les 2800 euros, même en plein centre-ville. Du fait de ces prix très encadrés et imposés par la ville, c’est alors sur les 40 % restant des projets immobiliers que les promoteurs doivent, du fait du prix du foncier que la ville demande ici à Rennes, augmenter les prix des accessions libres jusqu’à atteindre des records à 4000 voire 5000 euros du mètre carré.
A l’inverse de ce que Mr Sémeril avance à chaque discours, ce ne serait pas à cause de cette envolée de prix que la ville doit trouver des solutions pour loger les moins aisés ! Car c’est la ville elle-même qui provoquerait alors l’envolée les prix.
Une personne de la salle a questionné les élus sur le fait qu’à Rennes, il existerait, d’après l’INSEE, un peu plus de 6% de logements vacants, soit plus de de 11 fois cette ZAC du Haut Sancé, et que cette information permettrait donc de réduire le nombre de foyers (500) envisagés ici.
Sur ce même thème, une habitante du quartier, travaillant dans le secteur de l’insertion sociale, apportant donc un témoignage d’autant plus juste, a renforcé ce fait que la ville n’est pas en manque de logements sociaux. Elle affirme aussi que des tours de 10 étages en pur locatif social est une hérésie sociale typique des années 70 qu’il ne faut surtout pas reproduire !
Il est important d’entendre le point de vue des commerçants, point de vue délicat mais totalement partagé par les habitants. Evidemment, ils sont les plus impatients que ce projet débute et s’achève afin d’ouvrir des commerces neufs, visibles et attractifs. Il est clair que nous comprenons tous leurs dires et que notre souhait est que cela se fasse vite pour eux… Mais faut-il que cela se fasse bien aussi…
On note aussi des questions sur la composition des équipements de ce projet. Le gymnase n’étant plus, c’est 4,5 hectares de logements (avec une petite zone commerciale) qui sort de terre. Pourquoi ne pas profiter de cet espace pour créer sur quelques mètres carré des équipements collectifs comme une nouvelle maison de quartier plus grande, pourquoi pas une petite salle de spectacle/théâtre etc… Cette zone a besoin de cette ouverture pour être encore plus attractive. Que la mairie ouvre ses chakras et arrête de penser logements, logements, logements, logements…
Une heure trente d’échanges, de discussions, de questionnements assez intense. Les réponses obtenus n’ont pas encore trouvé une oreille accueillante.
On note trois choses à retenir :
- Une prochaine réunion publique en Septembre (date à venir)
- Prise en compte d’une « idée » d’étude d’impacts en septembre (mais dirigé par eux, est-ce normal ?!)
- L’acceptation du PLU 2018 est la porte ouverte à la multiplication de projets immobiliers à forte hauteur.
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